La commission de courtage est le principal mode de rémunération du courtier en assurance. Pourtant, elle reste souvent mal suivie, voire mal comprise dans sa mécanique ou ses implications économiques. Pour un dirigeant de cabinet de courtage, bien comprendre et suivre ses commissions, c’est avant tout reprendre le contrôle sur sa rémunération et piloter efficacement le chiffre d’affaires de son entreprise.
La commission, nerf de la guerre pour les courtiers
Pour un courtier en assurance, la commission de courtage constitue la principale source de revenu. Versée par la compagnie d’assurance ou le courtier grossiste, elle rémunère le rôle d’intermédiaire du courtier : conseil, sélection de produits, souscription, gestion et suivi du client.
Contrairement à d’autres professions, le courtier ne facture pas directement ses prestations (sauf dans certains cas d’honoraires ou de frais de courtage, que nous aborderons plus loin). La commission est donc au cœur de son modèle économique.
Pourtant, dans bien des cabinets, ce poste est encore mal suivi :
- vision floue des montants réellement perçus,
- bordereaux de commission difficiles à exploiter,
- erreurs ou oublis non détectés,
- et surtout, absence d’indicateurs clairs sur la rentabilité des portefeuilles ou des compagnies.
Commission de courtage : de quoi parle-t-on ?
La commission de courtage désigne la part versée au courtier sur la prime d’assurance, en échange de son rôle dans la distribution et le suivi du contrat. Elle peut être :
- d’apport (versée à la mise en place du contrat) : elle peut être de deux types soit linéaire tout au long de la durée de vie du contrat soit en précompte qui désigne un pourcentage plus élevé pendant les premiers mois et qui est plus faible ensuite,
- de gestion (versée chaque année tant que le contrat est en portefeuille).
Ces dernières années de nouveaux types de commissions sont apparus, comme l’escompte (qui permet de rémunérer plusieurs mois de commissions au moment de la prise d’effet du contrat) ou le précompte escompté, compbinaison du précompte et de l’escompte.
La typologie et les taux de commission pratiqués dépendent à la fois :
- de la branche d’assurance concernée (santé, prévoyance, IARD, emprunteur, vie…),
- du type de partenaire (compagnie, grossiste, délégataire) et d’éventuelles délégations,
- de l’aspect chronophage ou incertain de la souscription.
Et les autres formes de rémunération du courtier ?
Même si la commission reste la norme, un courtier peut aussi percevoir :
- des honoraires, facturés directement à son client, notamment dans des missions de conseil indépendant, de courtage en entreprise, ou de gestion de risques. Le courtier est libre de fixer le montant des honoraires comme il le souhaite
- des frais de courtage ou frais d’acte, appliqués à la souscription d’un contrat, par exemple en assurance emprunteur, en assurance de prêt professionnel ou lors de la mise en place d’un contrat collectif. Ces frais peuvent être ponctuels ou récurrents, par exemple lorsque le courtier a une délégation d’encaissement.
Un modèle économique à maîtriser et piloter pour rester rentable
À première vue, la commission de courtage semble simple : un pourcentage sur la prime. Mais en pratique, sa gestion peut rapidement devenir un casse-tête… voire une source de pertes invisibles.
Les risques d’un suivi approximatif
Sans un suivi précis, de nombreux écarts peuvent passer inaperçus :
- Décalages de paiement entre la date de souscription du contrat et le versement effectif de la commission,
- Erreurs de calcul sur les bordereaux (mauvais taux, montants erronés, omissions),
- Modifications contractuelles non intégrées (résiliations, avenants, changements d’assiette…),
- Rétrocessions mal appliquées dans les réseaux de sous-courtage ou les groupements,
- Non-reconnaissance des commissions dans les outils comptables ou dans les reportings.
Une rentabilité difficile à objectiver…et donc a piloter
Sans savoir combien un contrat rapporte réellement, il est difficile d’optimiser son activité. Le suivi des commissions permet de répondre à des questions clés :
- Ce contrat souscrit l’année dernière, est-il rentable ?
- Quelle compagnie me rémunère le mieux par type de produits ?
- Quel commercial génère le plus de revenus (et pas seulement de primes) ?
- Mon portefeuille évolue-t-il dans un sens favorable économiquement ?
- Sans données précises sur les commissions, il est impossible de piloter son cabinet comme une entreprise.
Pourquoi suivre ses commissions est devenu incontournable
Dans un contexte de transformation du métier (digitalisation, transparence accrue, pression réglementaire), le suivi des commissions devient une compétence métier à part entière.
Suivre ses commissions, c’est :
- Détecter les anomalies de versement et s’assurer d’être payé pour chaque contrat actif,,
- Contrôler le respect des conditions commerciales négociées avec les partenaires,
- Analyser la performance réelle d’un portefeuille : pas uniquement en prime mais en marge,
- Rapprocher la production de terrain estimée (affaires nouvelles) des encaissements réels,
- Valoriser son entrepriseenconnaissant la part stable et récurrente du chiffre d’affaire..
Un courtier qui maîtrise finement ses commissions peut mieux négocier avec ses compagnies, prouver la solidité de son modèle à un banquier ou à un investisseur, et prendre des décisions éclairées sur le développement de son activité.
Ne pas suivre, c’est risquer :
- Des manques à gagner importants,
- Une vision fausse de la performance commerciale,
- Une sous-valorisation du portefeuille en cas de cession
- Une difficulté à anticiper la trésorerie.
Dans un prochain article, nous vous présenterons comment notre nouvelle fonctionnalité d’intégration automatique des bordereaux de commissions par intelligence artificielle permet de reprendre la main sur ces enjeux, sans y passer des heures !
Envie de piloter vos commissions et savoir si vous touchez tout ce qui vous est dû ?